Les petites soldates
au Musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux
jeudi 22 décembre 2011

 

Sonia, Karine et Justine jouent aux petites soldates !

Sonia, Karine et Justine jouent aux petites soldates !

 

La guerre de 14 18
Georges Brassens

Depuis que l'homme écrit l'Histoire
Depuis qu'il bataille à cœur joie
Entre mille et une guerr' notoires
Si j'étais t'nu de faire un choix
A l'encontre du vieil Homère
Je déclarerais tout de suite :
"Moi, mon colon, cell' que j'préfère,
C'est la guerr' de quatorz'-dix-huit!"

Est-ce à dire que je méprise
Les nobles guerres de jadis
Que je m'soucie comm' d'un'cerise
De celle de soixante-dix?
Au contrair', je la révère
Et lui donne un satisfecit
Mais, mon colon, celle que j'préfère
C'est la guerr' de quatorz'-dix-huit

Je sais que les guerriers de Sparte
Plantaient pas leurs épées dans l'eau
Que les grognards de Bonaparte
Tiraient pas leur poudre aux moineaux
Leurs faits d'armes sont légendaires
Au garde-à-vous, je les félicite
Mais, mon colon, celle que j'préfère
C'est la guerr' de quatorz'-dix-huit

Bien sûr, celle de l'an quarante
Ne m'a pas tout à fait déçu
Elle fut longue et massacrante
Et je ne crache pas dessus
Mais à mon sens, elle ne vaut guère
Guèr' plus qu'un premier accessit
Moi, mon colon, celle que j' préfère
C'est la guerr' de quatorz'-dix-huit

Mon but n'est pas de chercher noise
Aux guérillas, non, fichtre, non
Guerres saintes, guerres sournoises
Qui n'osent pas dire leur nom,
Chacune a quelque chos' pour plaire
Chacune a son petit mérite
Mais, mon colon, celle que j'préfère
C'est la guerr' de quatorz'-dix-huit

Du fond de son sac à malices
Mars va sans doute, à l'occasion,
En sortir une, un vrai délice
Qui me fera grosse impression
En attendant je persévère
A dir' que ma guerr' favorite
Cell', mon colon, que j'voudrais faire
C'est la guerr' de quatorz'-dix-huit

 

Les Beatles  - Abbey Road

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Les mirabelles
MC Solaar

J’suis un village comme quelques autres en France
Ma naissance se situe vers la Renaissance
Moins d'une centaine quel que soit le recensement
Bien avant les pansements, j’n'avais que des paysans.
J'en ai vu lutiner ou flâner ou glaner
Des pelletés de mirabelles vers la fin de l'été.
Je crois que l'unique chose qui a changé ma vie
Fut l'arrivée des taxis.
Et ils sont pleins, selon mes recoupements
Il y a des gueules cassées, pour les blessés : prothèses et pansements
Face à face ils se font front dans les tranchées
Avant tout ce manège, j'étais un village enchanté.

On ne me croit pas, ça semble irréel
Avant tout ce manège, j'étais un village enchanté
Les seuls témoins sont les mirabelles
Avant tout ce manège

Ils se sont préparés pour la bataille
Dans l'artère principale c'est la pagaille

 

Ils portent des uniformes bleus, rouges, voyants
Avec montre à gousset, couvre-chefs flamboyants.
La grosse Bertha fait face au crapouillot.
Le flot de feu est continu, soutenu par les artiflots.
« Comme à Valmy ! » nous répétait l’académie
« Une bataille, des acclamations et c'est l'accalmie ! »
Les murs ont des oreilles, c'est la fête au village
Le théâtre aux armées nous fait découvrir le jazz
Il y a des fanions, des litrons, du tapage
Et cette odeur maudite le vent nous ramène les gaz
Il y a de la joie, des pleurs, des fleurs, la peur,
Tout à l'heure, on a fusillé un déserteur.
Il avait ce poème dans sa vareuse
Adieu, Meuse endormeuse.

On ne me croit pas ça semble irréel
Avant tout ce manège, j'étais un village enchanté
Les seuls témoins sont les mirabelles
Avant tout ce manège

Maintenant que la guerre est passée
Il n'y a plus de soldats terrés dans les tranchées
Les Taxis de la Marne s'en sont retournés.
Qui aurait pu penser que j’les regretterais.
En l'an 14 ils étaient des milliers
Démobilisés je ne les ai pas oubliés
J’repense au boulanger, je sens le pain au millet
Des blessés, des macchabées mais là au moins je vivais !
Ça fait plus d’cent ans que je n'ai plus d'habitants
Quelques mots sur une plaque et puis des ossements.
Je le dis franchement : c'est pas latent, j'attends
Le retour de la vie dans la paix ou le sang.
Trop court était l'enlisement...
Je n'ai plus aucun habitant...
Les mirabelles sont en déshérence
Je suis un village mort... Pour la France.

Allons enfants. On ne me croit pas ça semble irréel
Allons enfants. Les seuls témoins sont les mirabelles
Allons enfants. Les seuls témoins...
Allons enfants. Sont les mirabelles.
Allons enfants. allons enfants.

 

mirabelles

 

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