La saison de Sainte-Reine
Je n'ai pas oublié cette maison d'école
Où je naquis en février dix-neuf cent vingt
Les vieux murs à la chaux ni l'odeur du pétrole
Dans la classe étouffée par le poids du jardin
Mon père s'y plaisait en costume de chasse
Tous deux nous y avions de tendres rendez-vous
Lorsqu'il me revenait d'un monde de ténèbres
D'une Amérique à trois cents mètres de chez nous
Je l'attendais couché sur les pieds de ma mère
Comme un bon chien un peu fautif d'avoir couru
Du jardin au grenier des pistes de lumière
Et le poil tout fumant d'univers parcourus
La porte à peine ouverte il sortait de ses manches
Des jeux de cartes des sous belges ou des noix
Et je le regardais confiant dans son silence
Pour ma mère tirer de l'amour de ses doigts
Il me parlait souvent de son temps de souffrance
Quand il était sergent-major et qu'il montait
Du côté de Tracy-le-Mont ou de la France
La garde avec une mitrailleuse rouillée
Et je riais et je pensais aux pommes mûres
A la fraîcheur avoisinante du cellier
A ce parfum d'encre violette et de souillure
Qui demeure longtemps dans les sarraus mouillés
Mais ce soir où je suis assis près de ma femme
Dans une maison d'école comme autrefois
Je ne sais rien que toi Je t'aime comme on aime
Sa vie dans la chaleur d'un regard d'avant soi.
J'ai toujours habité
J'ai toujours habité de grandes maisons tristes
Appuyées à la nuit comme un haut vaisselier
Des gens s'y reposaient au hasard des voyages
Et moi je m'arrêtais tremblant dans l'escalier
Hésitant à chercher dans leurs maigres bagages
Peut-être le secret de mon identité
Je préférais laisser planer sur moi comme une eau froide
Le doute d'être un homme. Je m'aimais
Dans la splendeur imaginée d'un végétal
D'essence blonde avec des boucles de soleil
Ma vie ne commençait qu'au-delà de moi-même
Ebruitée doucement par un vol de vanneaux
Je m'entendais dans les grelots d'un matin blême
Et c'était toujours les mêmes murs à la chaux
La chambre désolée dans sa coquille vide
Le lit-cage toujours privé de chants d'oiseaux
Mais je m'aimais ah! je m'aimais comme on élève
Au-dessus de ses yeux un enfant de clarté
Et loin de moi je savais bien me retrouver
Ensoleillé dans les cordages d'un poème.
Celui qui entre par hasard
Celui qui entre par hasard dans la demeure d'un poète
Ne sait pas que les meubles ont pouvoir sur lui
Que chaque noeud du bois renferme davantage
De cris d'oiseaux que tout le coeur de la forêt
Il suffit qu'une lampe pose son cou de femme
A la tombée du soir contre un angle verni
Pour délivrer soudain mille peuples d'abeilles
Et l'odeur de pain frais des cerisiers fleuris
Car tel est le bonheur de cette solitude
Qu'une caresse toute plate de la main
Redonne à ces grands meubles noirs et taciturnes
La légèreté d'un arbre dans le matin.
Celui qui entre par hasard dans la demeure d'un poète
(mp4 - 36,6 Mo - 4 mn 34)
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Celui qui entre par hasard dans la demeure d'un poète
La blanche école
La blanche école où je vivrai
N'aura pas de roses rouges
Mais seulement devant le seuil
Un bouquet d'enfants qui bougent
On entendra sous les fenêtres
Le chant du coq et du roulier ;
Un oiseau naîtra de la plume
Tremblante au bord de l'encrier
Tout sera joie ! Les têtes blondes
S'allumeront dans le soleil
Et les enfants feront des rondes
Pour tenter les gamins du ciel.
L'enfant précoce
Une lampe naquit sous la mer
Un oiseau chanta
Alors dans un village reculé
Une petite fille se mit à écrire
Pour elle seule
Le plus beau poème
Elle n’avait pas appris l’orthographe
Elle dessinait dans le sable
Des locomotives
Et des wagons pleins de soleil
Elle affrontait les arbres gauchement
Avec des majuscules enlacées et des cœurs
Elle ne disait rien de l’amour
Pour ne pas mentir
Et quand le soir descendait en elle
Par ses joues
Elle appelait son chien doucement
Et disait
"Et maintenant cherche ta vie."
Automne
Odeur des pluies de mon enfance,
Derniers soleils de la saison !
A sept ans comme il faisait bon,
Après d’ennuyeuses vacances,
Se retrouver dans sa maison !
La vieille classe de mon père,
Pleine de guêpes écrasées,
Sentait l’encre, le bois, la craie,
Et ces merveilleuses poussières
Amassées par tout un été.
O temps charmant des brumes douces,
Des gibiers, des longs vols d’oiseaux !
Le vent souffle sous le préau,
Mais je tiens entre paume et pouce
Une rouge pomme à couteau.
Les amis d’enfance
Je me souviens du grand cheval
Qui promenait tête et crinière
Comme une, grappe de lumière
Dans la nuit du pays natal.
Qui me dira mon chien inquiet,
Ses coups de pattes dans la porte,
Lui qui prenait pour un gibier
Le tourbillon des feuilles mortes ?
Maintenant que j’habite en ville
Un paysage sans jardins,
Je songe à ces anciens matins
Tout parfumés de marguerites.
L'enfant
Tu as sept ans et tu vas à l’école
Tes vêtements sentent la colle
De menuisier
Tu as rempli de fleurs champêtres ton plumier
Tu marches lentement en évitant la fange
Tu as des étoiles dans tes cheveux qui te démangent
Tu regrettes un peu l’odeur des grands sapins
Tu voudrais t’arrêter et partager ton pain
Avec la petite fille qui passe
Tu n’es pas toujours le premier en classe
Tu es bavard
Tu dessines des chats sur ton papier buvard
Tu regardes souvent le ciel par la fenêtre
Tu rêves à de bons bergers qui t’ont vu naître
Mais tu sais lire aussi et déjà dans le vent
Tu découvres tout seul des tas de mots savants
Des mots qui prononcés font du bien à tes lèvres
Tu sais tresser le jonc et conduire les chèvres
D’un geste simple et doux apaiser les chevaux
Bruire comme un laurier pour consoler l’oiseau
Tu aimes caresser le front blanc de ta mère
Tu es l’Enfant que je vénère
Tu es bien le Fils de mon Dieu.
Le jardin de Grignon
Pour atteindre le ciel
À travers ce feuillage
Il faut que tous les yeux
Se soient réunis là
Je dis les yeux d’enfants
Pareils à des parvenches
Ou à ces billes bleus
Qui roulent sur la mer
On va dans les allées
Comme au milieu d’un rêve
Tant la grand-mère a mis
De grâce dans les fleurs
Et le chat noir et blanc
Qui veille sur les roses
Songe au petit oiseau
Qui viendrait jusqu’à lui
C’est un jardin de fées
Ouvert sur la mémoire
Avec des papillons
Epinglés sur son cœur
Sainte-Reine-de-Bretagne
Sainte-Reine-de-Bretagne
En Brière où je suis né
À se souvenir on gagne
Du bonheur pour des années !
Est-ce toi qui me consoles
Lente odeur des soirs de juin
Le foin mûr des tournesols
Le chant d’un oiseau lointain ?
C’est la pluie ancienne et molle
Qui descend sur le jardin
Et ma mère en robe blanche
Un bouquet dans chaque main.
On voit dans les vieilles écoles de campagne
On voit dans les vieilles écoles de campagne
Un enfant au tablier noir
Et les doigts maculés
La nuit venue très tôt
Ce jour-là
Sur le tableau du fond
Les pieds dressés
Avec un mouvement appliqué de la langue
Ecrire ces mots
Qui lentement se gravent
Dans la tête du maître
« Follain est attendu
Pour Noël
A Louisfert. »
Pour atteindre le ciel
Pour atteindre le ciel
A travers ce feuillage
Il faut que tous les yeux
Se soient réunis là
Je dis les yeux d’enfants
Pareils à des pervenches
Ou à ces billes bleues
Qui roulent sur la mer
On va dans les allées
Comme au milieu d’un rêve
Tant la grand’mère a mis
De grâce dans les fleurs
Et le chat noir et blanc
Qui veille sur les roses
Songe au petit oiseau
Qui viendrait jusqu’à lui
C’est un jardin de fées
Ouvert sur la mémoire
Avec des papillons
Epinglés sur son cœur.
L'enfant du garde
L’enfant du garde dès sept ans
Faisait grand peur à ses parents
Si vous allez au fond du parc
Evitez de tirer de l’arc
La jeune fille du château
Y fait voler robe et chapeau
Elle a des bras des bras des bras
On dirait branches de lilas
Ses yeux d’eau vive son grand deuil
La font pareille à un chevreuil
L’enfant du garde dès sept ans
Faisait grand peur à ses parents
Mangez à deux la soupe chaude
Et permettez que je me sauve
Permettez que je la rejoigne
Voici le temps qu’elle se peigne
Agenouillé dans l’herbe haute
Aimer ainsi serait-ce faute ?
L’enfant du garde dès sept ans
Faisait grand peur à ses parents.
L'enfant voleur
Allongez-moi comme une treille sur la route
Venu le temps de me couvrir d’injures
Mais de grâce épargnez le mur
Son haussement d’épaules au soleil
J’ai volé je le confesse
Est-ce aux oiseaux de voler
L’enfant au sortir de la messe
Vole une burette au curé
Des biens qui ne sont à personne
J’en ai usé tout cet automne
Frottées de sang comme la clé
D’un mystérieux conte de fées
Les feuilles qui tombent des arbres
Réchauffent les statues de marbres
Et les couchants qui n’ont plus cours
Dans les Atlas remis à jour
Par de farceurs et faux prophètes
Troublent encore les poètes
Crucifiez-moi comme on a fait
De Jésus-Christ qui délivrait
Sur son réseau de faux billets
Nous savons tous qu’en ce bas monde
Où les négresses se font blondes
Les billets faux sont les seuls vrais.
Les enfants rêvent près des hommes
Les enfants rêvent près des hommes
La nuit quand l’horloge arrêtée
La nuit quand l’horloge arrêtée
Met un disque de lune atroce
Sous le pavillon du laurier
On entend des chiens qui traînent
Des pianos dans le hangar
Un train roule c’est peut être
Que le monde est en retard
Qu’on a retrouvé la trace
De la fille du planteur
Que là-bas dans une case
Avec le navigateur
On la marie Elle est blanche
Comme le carreau de l’évier
Cependant les vieilles planches
De la nuit dans le grenier
Crient trop fort L’enfant s’éveille
Il a peur On n’entend plus
Qu’un oiseau qui vole en rêve
Dans un ciel où il a plu.
Anodin valet de ferme
Anodin valet de ferme
Valet chez mon cousin
C’est connu reçoit sa soupe
Sa soupe soir et matin
Qu’il jette son pain noir aux poules
Et le bouillon au chien
Ce ne sont pas œufs de mes poules
Moi je m’en moque bien
Mais qu’Anodin me pourchasse
Me menace de son poing
C’est un mauvais valet de ferme
Je le dirai à mon cousin !
Oh ! que tombe la neige
Oh ! que tombe la neige
Dans la cour du collège !
Que s’achève le temps
De pleurer sur un banc !
Pour un mauvais élève
Et pour un pauvre enfant
Les plaintes d’un solfège
Emporté par le vent !
Parmi toutes mes roses
Parmi toutes mes roses
La plus rouge sera pour le mendiant
Qui boite plus bas que la route
La jaune sera pour un jockey
C’est la couleur des champs de courses
J’en donnerai une aussi à Marie
Qui pleure en cachette le dimanche
Mais la plus belle oh ! la plus belle
Je la réserve pour ma mère
Ma mère aimait tant les roses
L'allée du Calvaire
Telle tu m'apparais encore, tapissée d'aiguilles de pin,
nombreuse et bourdonnante de mille insectes à la fois éveillés.
L'air monte lentement de la terre en petites fumerolles à odeur de résine ;
il étouffe un peu, comme une effusion maternelle qui se prolonge ;
il est plus frais dans le fossé où je descends souvent,
une cuillère brisée à la main, creuser dans la glaise des miniatures
de fours à pains et de cavernes.
Je m'arrête au bruit d'une pomme de pin qui roule
et dont le bruit se répercute un instant sous les branches.
Un écureuil, comme une étincelle dans la soie,
grignote le ciel immuable du feuillage.
Je me couche alors sur le dos pour mieux voir,
les yeux me brûlent, je vis en rêve et j'aperçois,
par un trou bleu des arbres, de grands palais de nuages
qui déambulent et où il fait bon habiter.
C'est dans cette allée du Calvaire que j'ai fait mes premiers pas :
j'y boulais comme un lapin, plus rieur que maussade.
J'ai trois ans maintenant, et dans les longues récréations de la fin de juillet,
j'y accompagne mes parents et leurs élèves.
Ô jeu des quarante voleurs, jeu des barres,
comme je vous aime, assis entre les jambes de Maman ;
je délaisse volontiers les bruyères pour vous suivre, des yeux,
comme une voile haute sur la mer.
On pousse une petite grille qui grince atrocement
dans l'épais silence des quatre heures, et là,
il y a toutes sortes de plantes à foin et de grands arbres.
Les allées sont sablées, on fait le tour de la chapelle.
Mais par la porte entrebâillée, quelle fraîcheur !
L'ombre après le grand soleil.
L'autel est recouvert d'une nappe dentelle
avec des vases toujours garnis de fleurs.
Je ne crois même pas qu'il y ait autre chose
que des fleurs dans cette petite chapelle ;
les lis et les asters ont mangé les statues,
et c'est pour eux seulement qu'on vient là,
qu'on reste agenouillé de longs instants sur un tabouret de paille.
On n'entre point là pour prier,
mais comme dans une auberge perdue de montagne
pour y trouver fraîcheur et repos.
Mon enfance est à tout le monde
Vidéo : Petit circuit des moulins à Sainte-Reine-de-Bretagne - le mercredi 4 septembre août 2024 - 10 km
Sainte-Reine-de-Bretagne en Loire-Atlantique
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Musique : Mélodie de Brière - Le Pont supérieur
Parking au stade - Mairie : plaque souvenir de René-Guy Cadou né en 1920 à Sainte-Reine-de-Bretagne
Calvaire - le Moulin Neuf - le Moulin de la Fortune - le parc des Trous à Tenaud ; ancienne glaisière devenue parc
le four de Marongle
René-Guy CADOU (1920 - 1951)
instituteur et poète
Né le 15 février 1920 à Sainte-Reine-de-Bretagne (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique), mort le 20 mars 1951 à Louisfert (Loire-Inférieure) ; instituteur, poète ; adhérent du Parti communiste français.
René-Guy Cadou était le fils de Georges Cadou et d’Anna Benoiston, mariés en 1910 à Piriac (Loire-Inférieure) où ils étaient instituteurs. Leur premier enfant, Guy-Georges, né en 1911, mourut à huit mois. Le premier août 1914, Georges Cadou partit pour la guerre où il fut blessé en octobre 1918. À l’automne 1919, avec sa femme, ils furent nommés à Sainte-Reine-de-Bretagne, village de Brière (Loire-Inférieure). Ce fut là que naquit René-Guy, le 15 février 1920, et qu’il fut baptisé le 5 avril. Il entra à l’école primaire dans l’école de ses parents, instituteurs à Sainte-Reine-de-Bretagne (Loire-Inférieure), avant de continuer ses études à Saint-Nazaire (Loire-Inférieure) où ses parents furent nommés en 1927. En 1930, son père fut nommé directeur d’une école primaire dans un quartier populaire de Nantes (Loire-Inférieure). La famille vint alors s’installer dans cette ville et, en octobre 1931, René-Guy Cadou fut inscrit au lycée Clemenceau de Nantes (Loire-Inférieure) où il poursuivit toutes ses études secondaires. Sa mère mourut en 1932 et son père se remaria en juillet 1934.
À Nantes, René-Guy Cadou devint l’ami de Michel Manoll qui le fit entrer en relation avec plusieurs poètes dont Max Jacob et Pierre Reverdy. En juillet 1936, il publia son premier poème dans une revue d’étudiants nantais. L’année suivante parut Brancardier de l’Aube. En septembre 1938, il passa la première partie de son bac après avoir redoublé sa première tout en continuant d’écrire et de publier. Après avoir raté la seconde partie de son bac philo en juin 1939, il l’obtint en septembre 1939 et entama d’éphémères études de droit. Pour se faire de l’argent, il devint trieur de courrier à la gare de Nantes. En janvier 1940, son père, retraité, mourut d’une maladie hépatique. René-Guy Cadou fut mobilisé dans le Béarn en juin 1940, puis fut hospitalisé avant d’être réformé en octobre 1940.
Revenu dans la région nantaise, il décida de devenir instituteur tout en continuant la poésie et, le 16 décembre, fut nommé instituteur-suppléant (remplaçant) à Mauves-sur-Loire (Loire-Inférieure) où il resta vingt-cinq jours avant de rejoindre Bourgneuf-en-Retz du 10 janvier au 30 avril 1941. Le 1er mai, il fut nommé à l’école publique de Saint-Aubin-des-Châteaux (Loire-Inférieure), commune proche de Châteaubriant (Loire-Inférieure) où il fut renommé en septembre 1941. Le 20 octobre 1941, à la suite de l’exécution par de jeunes communistes du lieutenant-colonel Hotz, commandant allemand de la place de Nantes, cinquante otages furent désignés pour être fusillés à Nantes et à Châteaubriant. Le 22 octobre 1941, René-Guy Cadou croisa les camions emmenant 27 otages qui allaient être fusillés à La Sablière et assista à l’enterrement de certains d’entre eux à Saint-Aubin. Cet événement le marqua profondément – il écrivit un poème en leur honneur en octobre 1944 –, mais ce ne fut pas le seul drame dont il fut le témoin pendant la guerre puisqu’en juin 1944, il fut interpellé par une patrouille allemande qui encerclait le maquis de Saffré et qui allait massacrer la plupart des résistants.
Ayant passé sans succès le certificat d’aptitude professionnel d’instituteur en 1942, il continua à assurer des remplacements durant la guerre : Herbignac (Loire-Inférieure) à l’automne 1942, Saint-Herblon (Loire-Inférieure) de janvier à mars 1943, puis Clisson (Loire-Inférieure) d’avril à juillet 1943. C’est à cette époque qu’il fit la connaissance d’Hélène qui deviendra sa femme. Au début juin 1943, il fut maintenu réformé, ce qui lui permit d’échapper au service du travail obligatoire (STO). Lors des bombardements américains de septembre 1943, sa maison nantaise fut endommagée et Cadou échappa miraculeusement à la mort. En octobre, il fut nommé à Basse-Goulaine (Loire-Inférieure) où il resta jusqu’en avril 1944 avant de rejoindre Le Cellier (Loire-Inférieure) où il fit classe à des petits nazairiens repliés. Sa maison ayant été détruite lors de nouveaux bombardements, ce fut d’une mansarde qu’il assista à la libération de Nantes par les alliés le 12 août 1944. Enfin titulaire, à la rentrée 1945, il fut nommé instituteur-adjoint à Louisfert (Loire-Inférieure) près de Châteaubriant. René-Guy Cadou y resta jusqu’à sa mort en 1951 avec Hélène, devenue son épouse le 23 avril 1946, et devint l’ami du directeur de l’école, Joseph Autret, résistant communiste qui le fit alors adhérer au Parti communiste (PCF). À partir de janvier 1947, René-Guy Cadou publia une critique littéraire intitulée « chronique du monde réel » dans Clarté, l’hebdomadaire communiste de Loire-Inférieure. En octobre 1947, Joseph Autret ayant quitté Louisfert, René-Guy Cadou devint directeur de l’école primaire et habita alors la maison d’école. Le 20 mars 1951, il mourut jeune, à Louisfert, d’un cancer qui durait depuis plusieurs années.
René-Guy CADOU Un siècle d'écrivains 1920-1951 (Documentaire, 1999) VIDEO 46 mn 21 : https://www.youtube.com/watch?v=TZYop4vWTfc
Musique : Quand l'école est finie - Jean-Michel Caradec - 3,16 Mo - 3 mn 35 :
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Quand l'école est finie
Jean-Michel Caradec
Quand l'école est finie
Quand le maître s'endort
En rêvant qu'il manie
Sa belle règle d'or
Moi l'enfant pas gentil
Le dernier de la classe
Je sors de mes godasses
Et je vais dans la ville
Sur la pointe des pieds
Je m'en vais
Et dans les jardins
Y a des fleurs qui s'ouvrent
Moi sans faire de bruit
Pour pas les déranger
Je m'en vais
Je m'en vais
Quand l'école est finie
Je marche en liberté
C'est fou ce que la vie
Peut vous en raconter
Je vois le boulanger
Qui rend de la monnaie
Et le drôle de ballet
Des dames au cœur léger
De les dévisager
Ça me plaît
Et dans les jardins
Je vois ceux qui s'aiment
Et quand ils s'embrassent
Pour pas les déranger
Je m'en vais
Je m'en vais
Quand l'école est finie
Quand le maître s'endort
En rêvant qu'il manie
Sa belle règle d'or
Moi l'enfant pas gentil
Le dernier de la classe
Je sors de mes godasses
Et je vais dans la ville
Sur la pointe des pieds
Je m'en vais
Quand l'école est finie
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